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Les petites histoires de Paul
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Suite de "1984"

Suite de "1984"

Mes chers lecteurs, 

Aujourd'hui, je vous publie une nouvelle histoire inédite, écrite par mes soins. C'est une suite de texte. Je précise :

1984, par George Orwell ; Catégories : anticipation, dictature

Texte de base (George Orwell) :

Dans 1984, roman d'anticipation publié en 1949, George Orwell décrit une Grande-Bretagne trente ans après une guerre nucléaire entre l'Est et l'Ouest et où s'est instauré un régime fortement inspiré du stalinisme. Le Parti unique est commandé par un chef invisible dont les portraits sont partout : Big Brother. Ce dernier surveille les moindres faits et gestes de chacun, d'où le slogan : "Big Brother is watching you !" (Big Brother vous regarde), qui symbolise le régime.

     C'était la nuit. Les arrestations avait invariablement lieu la nuit. Il y avait le brusque sursaut du réveil, la main rude qui secoue l'épaule, les lumières qui éblouissent, le cercle des visages durs autour du lit. Dans la grande majorité des cas, il n'y avait pas de procès, pas de déclaration d'arrestation. Des gens disparaissaient, simplement, toujours pendant la nuit. Les noms étaient supprimés des registres, tout souvenir de leurs actes était effacé, leur existence était niée, puis oubliée. Ils étaient abolis, rendus au néant. Vaporisés, comme on disait.

     Winston, un instant, fut en proie à une sorte d'hystérie. Il se mit à écrire en un gribouillage désordonné : ils me fusilleront ça m'est égal ils me troueront la nuque cela m'est égal à bas Big Brother ils visent toujours la nuque cela m'est égal A bas Big Brother.

     Il se renversa sur sa chaise, légèrement honteux de lui-même et déposa son porte-plume. Puis il sursauta violemment.On frappait à la porte.

     Déjà ! Il resta assis, immobile comme une souris, dans l'espoir futile que le visiteur, quel qu'il fût, s'en irait après un seul appel. Mais non, le bruit se répéta. Le pire serait de faire attendre. Son coeur battait à se rompre, mais son visage, grâce à une longue habitude, était probablement sans expression. il se leva et se dirigea lourdement vers la porte.

II

      Winston posait la main sur la poignée de la porte quand il s'aperçut qu'il avait laissé le journal ouvert sur la table. A BAS BIG BROTHER y était écrit de haut en bas en lettres assez grandes pour être lisibles de la porte. C'était d'une stupidité inconcevable, mais il comprit que , même il comprit que, même dans sa panique, il n'avait pas voulu, en fermant le livre alors que l'encre était humide, tacher le papier crémeux.

     Il retint sa respiration et ouvrit la porte.

George Orwell, 1984, extrait des chapitres I et II

Voilà le texte de l'auteur original. Dans la vraie suite, celle écrit pas Orwell, c'est une voisine qui se trouve derrière la porte et qui a besoin de lui pour un souci de plomberie. Mais j'ai écrit une autre suite, une suite immédiate et qui met rapidement fin au récit. C'est parti !

Suite de "1984", par moi (Les petites histoires de Paul) Catégorie : génial (petite touche subtile de vanité)

    Il retint sa respiration et ouvrit la porte.

    Trois hommes se tenaient dans l'encadrement de la porte. Ils étaient grands, taillés comme des armoires et les cheveux rasés. Leurs visages étaient impassibles : ils avaient fait ça des dizaines de fois. Leurs uniformes militaires en disaient longs sur la raison de leur venue. Ils étaient positionnés en triangle : le chef devant, les deux simples soldats derrière.

     Quand Winston les vit, il eu peur. Quand il réalisa ce qui allait se passer, il retint sa respiration et ses larmes. Malgré ça, son visage n'affichait pas d'émotion, à part peut-être un léger stress.

"C'est pour quoi ? demanda-t-il, s'efforçant de rester le plus décontracté possible.

- Le journal, répondit le chef comme s'il avait dit bonjour.

- Pardon ? rétorqua Winston, feignant de ne pas comprendre.

- Le journal derrière vous. ce que dit la une est totalement illégale.

Winston ne cherchait plus à paraître désintéressé. Après l'annonce du chef, il fut naturellement habité par la désinvolture.

- C'est donc vous, les larbins du gouvernement.

- Je ne vous permets pas.

Après cette dernière phrase, le chef recula et les deux subalternes assommèrent Winston et l'attachèrent.

     Winston se réveilla douloureusement : sa cheville ulcéré le faisait souffrir. Il se sentait brinquebaler dans tout les sens. En ouvrant les yeux, il comprit vite qu'il avait été mis à l'arrière d'une camionnette. Il ne vit pas grand chose d'autre car le chauffeur prit un virage d'une manière très cavalière et Winston fut projeté contre l'une des parois latérales. Ce dernier, de nouveau affaiblit, sombra, pour la deuxième fois la même journée, dans un sommeil involontaire où le néant régnait et où les rêves ne trouvaient de place.

      Quand il se réveilla, il commença par croire qu'il était mort. Puis il ouvrit les yeux. Sa première vision fut une charpente. Il se redressa et se réalisa qu'il était sur un lit superposé. Il descendit pour se retrouver sur un sol dur, goudronné. Il se dirigea vers une porte. En traversant la pièce, il comprit qu'il se trouvait dans un baraquement. Il y avait des dizaines de lits. Quand il arriva devant la porte, il tendit la main vers la poignée. C'est là qu'il remarqua que sa manche était grise. Or, quand il avait ouvert aux soldats, il avait un pull bleu clair. Il regarda le reste de son corps : il découvrit une sorte d'uniforme, un uniforme de prisonnier. Sur son haut il vit un numéro : 1006178. Une immense tristesse l'assaillit.

   Il n'était donc plus que ça : un numéro condamné à une mort certaine. C'est ça qu'il réalisa. Tôt ou tard il allait mourir. Autant mourir dignement. Il sortit du bâtiment et déambula quelques instants avant de trouver l'entrée du camp. Celle-ci était gardée par quatre gardes. Malgré ça, il avança vers la barrière. Les soldats le mirent en joue. Prit de colère et de tristesse, Winston hurla, avant de se faire abattre : A BAS BIG BROTHER !

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Voilà, j'espère que cette histoire vous aura plus, si c'est le cas (ou pas !) dites-le dans les commentaires ! Je vous retrouve lundi prochain (je vous parlerai du Prix du Roman Historique). En attendant, abonnez-vous et lisez ! Merci !

Paul, votre écrivain dévoué

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